🏛️ 🇫🇷 L’atelier qui forme les 25 000 cadres supérieurs de l’État à la Transition Écologique. En savoir plus.
Entretien avec l’équipe qui a lancé les ateliers au sein du lycée :
Frédérique Abello, Professeure Documentaliste
Véronique Brun Ramousse : professeure de sciences de la vie et de la Terre
Mathilde Lose : conseillère principale d’éducation (CPE) et référente vie lycéenne
Frédérique, Mathilde et Véronique étaient à la recherche d’une autre façon d’aborder le réchauffement climatique auprès des lycéens. Un sujet auquel les élèves sont confronté·es depuis leur enfance (parfois dès la maternelle), et vécu parfois comme culpabilisant avec peu de perspectives optimistes.
« L’an dernier, nous avons organisé une conférence sur le réchauffement climatique. Mais avec ce format, les élèves n’étaient pas acteurs. Nous voulons que chacun et chacune puisse s’emparer des constats, être force de proposition, explorer des pistes d’actions, et déployer ses propres idées. », raconte Mathilde.
Après avoir parcouru différents outils et activités de sensibilisation, Mathilde et Frédérique décident de participer à un atelier Inventons nos vies bas carbone. L’expérience est plus que positive : elles apprécient le format, adapté au niveau lycée, et le juste équilibre entre constats, sensibilisation et passage à l’action.
« L’atelier commence par une question : qu’est-ce-qui vous a apporté le plus de bonheur au cours des 3 dernières semaines ?, racontent Mathilde et Frédérique. C’est une super entrée en la matière, qui montre qu’une trajectoire bas carbone est à la portée de tout le monde, y compris nos de nos élèves ».
Elles lancent alors l’organisation d’un premier atelier test Inventons nos vies bas carbone auprès des 20 éco-délégués des classes de seconde avec Manu d’Adhémar, animateur et formateur Inventons nos vies bas carbone.
Les retours de ce premier atelier sont très positifs : « très parlant », « format de 2h rapide », « facilement appropriable », « orienté solutions et passage à l’action », « l’atelier tient aussi compte des émissions de CO2 en dehors de la France, induites par notre consommation et modes de vie ».
L’atelier Inventons nos vies bas carbone a donc été déployé auprès des autres éco-délégués, puis auprès de l’ensemble des élèves de terminale dans le cadre de la matière Enseignement scientifique.
Cette année (2024), l’atelier a été étendu aux 230 élèves de terminale. Un déploiement d’envergure donc, mobilisant 7 animateurs et animatrices sur 16 ateliers de 2h !
Véronique, professeure de SVT, explique pourquoi elle a souhaité proposer l’atelier à toutes les classes de terminale : «Ce n’est pas évident de montrer des perspectives positives lorsqu’on évoque les conséquences du réchauffement climatique. L’atelier Inventons nos vies bas carbone permet de clôturer ce thème sur une note positive et optimiste. Il permet de donner du sens et de la cohérence dans les solutions qu’on imagine pour l’avenir».
Véronique souligne aussi la pertinence de généraliser l’atelier en terminale, car c’est un moment de bascule dans la vie des élèves. C’est un moment où on devient plus autonome, où on peut prendre des décisions qui nous ressemblent.
« On ne sait pas comment le réchauffement climatique sera abordé dans la suite de leurs parcours. Alors il me semble indispensable que chacun et chacune expérimente cette prise de conscience avant de quitter le lycée. »
L’atelier Inventons nos vies bas carbone amène à imaginer des projets ou des plans d’action, aux échelles individuelles et collectives, pour réduire l’impact de nos modes de vie sur la planète.
Les idées amenées par les éco-délégués à l’échelle de l’établissement ont été gardées puis approfondies en Conseil de vie lycéenne. Plusieurs projets sont en cours d’étude de faisabilité :
La création d’une friperie dans l’enceinte du lycée,
L’installation de nouveaux panneaux solaires pour l’éclairage du lycée,
Installer des récupérateurs d’eau,
Promouvoir davantage les repas végétariens quotidiens par une campagne d’affichage des ordres de grandeur liés à l’alimentation,
Relancer le tri des déchets papiers.
Les éco-délégués sont accompagnés par l’équipe pédagogique et directement impliqués dans le processus d’étude et de décision.
Enfin, Véronique, Frédérique et Mathilde envisagent déjà les suites possibles : former le personnel de l’établissement et des élèves référents afin d’instaurer une dynamique sur le long terme et une transmission d’année en année. « Il faut que ces actions de sensibilisation prennent de l’ampleur, que ça devienne naturel », concluent-elles.
L’atelier est référencé comme partenaire culturel du pass Culture, un dispositif soutenu par le Ministère de l’Éducation de la Jeunesse et des Sports visant à offrir aux jeunes un plus grand accès à la culture. Les établissements disposent d’une enveloppe pour financer les ateliers de la 6ème à la terminale :
25€ de la 6ème à la 3ème,
30€ pour les élèves de 2nd et CAP,
20€ pour les 1ère et terminales.
Le lycée Champollion a mobilisé une partie de son enveloppe collective pass Culture pour financer le déploiement des ateliers auprès des terminales.
« Les retours des premiers ateliers étaient tellement positifs que le proviseur a tout de suite été convaincu de l’intérêt du déploiement. Néanmoins, sans le pass Culture, il nous aurait été difficile d’organiser ces ateliers tout en rémunérant l’association », précise Mathilde.
Pour bénéficier de cette aide au financement,
les enseignants et les établissements se rendent sur la plateforme Adage.
Frédérique, Mathilde et Véronique partagent leur retour d’expérience :
L’atelier est pensé pour 15 personnes. Nous avons poussé à 18 pour nous adapter au volume horaire disponible, donc ça demande un peu d’organisation.
Bien réfléchir en amont aux salles qui se prêtent bien à l’animation. Il faut de la place pour circuler, et surtout deux points d’accroche pour suspendre la ficelle ! Sinon, l’atelier est clé en main, l’animateur ou l’animatrice apporte tout le matériel. C’est donc très pratique pour le lycée !
N’oubliez pas que l’enseignante ou l’enseignant doit rester pendant l’atelier